Transition écologique automobile : le point – tiliti
Leasing voitures électriques
Le parc automobile mondial est en pleine mutation. Les moteurs diesel et essence font tousser la planète et la Commission européenne veut imposer la fin de la vente de véhicules thermiques en 2035. Mais qu’en est-il en France, où l’on misait plutôt sur 2040 ? La révolution de l’électrique est-elle en marche et sommes-nous prêts ? Zoom sur les ambitions des nations vis-à-vis de la transition écologique et sur l’avancée de la France en la matière.
Les ambitions affichées lors de la COP26
Glasgow (Écosse) accueillait en novembre 2021 la 26e conférence sur les changements climatiques. L’occasion d’aborder largement la problématique des transports.
Les objectifs des États et des constructeurs
La COP26 a été l’occasion d’établir un calendrier de sortie de route pour les véhicules thermiques. Nombre de pays et de constructeurs automobiles se sont prononcés en faveur de la fin des ventes de véhicules thermiques. 30 pays et 6 constructeurs automobiles ont ainsi annoncé avoir adopté un accord sur les véhicules zéro émission. En parallèle de cet accord, ils ont aussi proposé un échéancier sur la fin des véhicules thermiques. Parmi ces constructeurs, on peut citer Ford, Volvo, General Motors, Mercedes-Benz ou encore Jaguar Land Rover. Tous annoncent faire leur possible pour atteindre 100 % de vente de voitures neuves zéro émission d’ici 2035 – autrement dit : ne plus commercialiser de véhicules thermiques.
Exit donc l’essence et le gasoil, la flotte automobile de demain sera électrique ou ne sera pas. Pour aller plus loin, une quinzaine de pays a aussi montré sa volonté d’inclure les fourgonnettes dans ce projet pour atteindre 100 % de véhicules utilitaires zéro émission d’ici 2040.
Le cas des pays en développement
Investir dans des véhicules plus propres, la problématique est d’autant plus difficile pour les pays en développement. Le pouvoir d’achat moins important et les infrastructures moins développées dans certains pays ne permettent pas d’avancer au même rythme que dans les pays les plus riches. D’un État à l’autre, les priorités ne sont pas les mêmes. Lors de la COP26, les pays en développement se sont pourtant engagés à travailler intensément en faveur de l’adoption des véhicules zéro émission.
L’engagement des gestionnaires et propriétaires de flotte
En plus des pays et des constructeurs automobiles, une vingtaine de gestionnaires de flotte et de propriétaires de flotte ont également montré leur engagement en faveur des véhicules zéro émissions, et en particulier des utilitaires. Ils s’engagent notamment à n’utiliser que des véhicules zéro émission d’ici 2030. Mieux encore, ils disent vouloir essayer de se passer complètement des véhicules thermiques avant la fin de la décennie, si les conditions de marché sont favorables.
L’automobile responsable de 15 % des émissions mondiales de CO2
Les engagements conjoints des pays, des constructeurs et des propriétaires et gestionnaires de flottes sont encourageants. Mais certaines grandes nations ne jouent pas le jeu. C’est le cas des États-Unis, de la Chine mais aussi de la Russie. Si l’absence de ces trois géants de l’économie mondiale – aussi réputés pour être de très gros pollueurs – n’est pas vraiment une surprise, on peut aussi déplorer côté européen celles de l’Allemagne, de l’Italie et de… la France ! En effet, l’Hexagone fait partie des mauvais élèves. Alors que l’automobile est aujourd’hui responsable à elle seule de 15 % des émissions mondiales de CO2, la France ne s’est pas alignée aux côtés des 30 pays s’engageant au 100 % zéro émission d’ici 2035. La France plaide de son côté pour un maintien des véhicules hybrides rechargeables.
La France, mauvaise élève dans la transition énergétique automobile
Alors qu’une trentaine de pays s’est engagée pour la fin des voitures thermiques, et donc en faveur d’une transition écologique, la France est restée en retrait. Pourquoi ?
Le calendrier français
2035, trop tôt pour le 100 % zéro émission en France ? En effet, dans l’Hexagone, on envisageait davantage la fin du diesel et de l’essence en 2040 plutôt qu’en 2035. 5 ans, une broutille ? On dirait que non pour l’exécutif français. Et pourtant, il semblerait qu’une directive européenne oblige la France à accélérer sa transition écologique et à la mettre en place cinq ans plus tôt que prévu.
Quel parc automobile en France ?
À l’heure actuelle, le parc automobile français est encore très fortement dominé par les véhicules thermiques. 94 % des immatriculations concernent des véhicules essence ou diesel sur le territoire français. C’est dire si la voiture électrique peine à se faire une place dans le paysage automobile hexagonal. Coût, manque d’autonomie… les Français sont frileux à acheter de l’électrique. Pour encourager la transition écologique et le verdissement du parc automobile, les autorités ont néanmoins mis en place certaines mesures.
Les mesures françaises pour encourager la transition énergétique
En dépit d’une certaine réticence à dire adieu aux véhicules thermiques, la France a mis en place un ensemble de mesures pour inciter les automobilistes à se tourner vers l’électrique ou l’hybride plutôt que vers l’essence ou le diesel.
Une carte grise moins chère
Comment récompenser les automobilistes qui achètent un véhicule propre ? En leur faisant faire des économies sur leur carte grise. En achetant un véhicule propre ou peu polluant, le propriétaire est exonéré du paiement de la taxe régionale pour sa carte grise. Cet avantage est valable dans toutes les régions de France, et c’est justement là tout l’intérêt, car chaque région définit elle-même le . Il est ainsi de 51 € en Bretagne ou en Bourgogne, contre 33 € dans les Hauts-de-France ou 27 € en Corse. Mais grâce à la mesure mise en place, avec un véhicule propre, le prix de la carte grise s’élève à 13,76 € tout compris. Ce tarif concerne les véhicules électriques, à hydrogène ou alliant les deux. Pour une voiture hybride, le propriétaire bénéficie d’une réduction d’au moins 50 % sur le prix du certificat d’immatriculation de son véhicule.
La prime à la conversion
La prime à la conversion, aussi appelée prime à la casse, est une aide financière pour vous aider à acheter un véhicule peu polluant, qu’il soit neuf ou d’occasion. Cette aide est versée aux propriétaires qui mettent en destruction une voiture ou une camionnette Crit’Air 3 ou un véhicule plus ancien en même temps qu’ils achètent leur nouveau véhicule. Le montant de la prime dépend de votre niveau de revenu. Vous pouvez obtenir une prime jusqu’à 3 000 € si vous achetez un véhicule Crit’Air 1 dont les émissions de CO2 ne dépassent pas 132 g/km. Une prime de 5 000 € maximum peut être accordée pour un véhicule électrique ou hybride.
Le bonus écologique
Le bonus écologique incite lui aussi les automobilistes à se tourner vers les véhicules propres. Le montant maximum du bonus écologique est de 6 000 €. Il peut être versé pour l’achat d’une voiture électrique neuve ou d’occasion, mais aussi dans le cas de l’achat d’une hybride rechargeable neuve. Ce bonus peut être déduit du prix de vente par le concessionnaire, ou remboursé après achat. Autre bonne nouvelle : le bonus écologique est cumulable avec la prime à la conversion.
Le malus écologique
À l’opposé du bonus écologique qui incite à l’achat d’un véhicule propre ou peu polluant, le malus écologique a pour vocation de décourager l’achat d’un véhicule polluant. Il consiste donc à sanctionner financièrement les propriétaires de véhicules polluants au moment de l’immatriculation de leur véhicule. Cette écotaxe peut avoir un impact très important sur le montant de la carte grise. En 2020, le malus écologique pouvait s’élever jusqu’à 50 000 € pour immatriculer un véhicule très polluant !
Les zones à faibles émissions
Les zones à faibles émissions (ZFE) sont des territoires où seuls les véhicules les moins polluants sont autorisés à circuler. Ces ZFE reposent sur le système des vignettes Crit’Air. Le but est de limiter la pollution de l’air, et en même temps d’encourager les automobilistes à adopter des véhicules plus propres pour ne pas être exclus de ces zones. Car ce dispositif sanitaire a déjà été mis en place dans plusieurs agglomérations (Grand Paris, Lyon, Grenoble…) et d’autres collectivités territoriales sont concernées pour 2022, parmi lesquelles Strasbourg, Reims ou Aix-Marseille.
La nécessité de développer des infrastructures de recharge
La dépendance à la voiture thermique et aux énergies fossiles en France est visible au nombre de stations-services. On en compte plus de 11 000 à travers l’Hexagone. Or, pour promouvoir des véhicules propres ou peu polluants, il faut aussi s’en donner les moyens. Si l’électrique et l’hydrogène semblent être les solutions d’avenir pour l’automobile, force est de constater que ces deux motorisations souffrent de la comparaison avec les moteurs thermiques en termes d’autonomie.
Rouler en ville en électrique oui, mais quid des longs trajets ? Nombre d’automobilistes repoussent l’achat d’une voiture électrique faute de proposer plus de 400 km d’autonomie, là où un moteur thermique en garantit le double. C’est pourquoi un déploiement massif d’infrastructures pour les carburants alternatifs est prévu pour 2023 et 2028. Il concerne les points de recharge électrique, mais aussi les points de ravitaillement en hydrogène et en gaz. En ce qui concerne les infrastructures pour les voitures électriques, les sont les suivants :
- 100 000 points de charge en 2022 ;
- 7 millions de points de charge publics et privés en 2030.